Personnage légendaire, le dompteur Martin d’origine marseillaise demeure pour l’histoire du cirque le premier, qui le 24 décembre 1819 à Nuremberg en Bavière, a osé entrer dans la cage d’un fauve. Mais commençons par le commencement. C’est vers 9 ans que le jeune Henri quitte sa famille pour travailler dans un cirque où il apprend avec succès l’acrobatie équestre. Et pour les beaux yeux de Gertrude Van Aken, dont le frère dirige une grande ménagerie ambulante il entre dans la cage aux fauves, dans la réalité dans la voiture cage du tigre Atyr, et à force de sang-froid, d’autorité et de prudence, il parvint à apprivoiser l’animal. Suite à cet exploit il acquiert une grande renommée. Il dresse aussi deux jeunes lions Néron et Cobourg, bête avec laquelle notre belluaire eu la plus grande complicité, puis réunit dans une même cage tigre et lion. Il présente un peu partout en Europe ses fauves et se produit devant de nombreux monarque dont roi de Prusse, Frederic-Guillaume III qui, séduit par son talent lui offre plusieurs bêtes de la ménagerie royale. En 1831, on le retrouve boulevard du Temple, à Paris où engagé par les frères Franconi, il se produit, entouré de ses animaux, dans une pantomime intitulée "Les lions de Mysore"».
Lors d'une représentation à Boulogne-sur-Mer, il est accroché par un lion. Une fois rétabli il reprend sa tournée, mais Gertrude, son épouse, craignant un nouvel accident, l’incite fortement à décrocher. C'est ainsi qu'en 1937, la quarantaine passée et après une vie de belluaire bien remplie, Henri Martin juge plus sage d’arrêter et céde son établissement à son beau-frère Van Aken avant de se retirer à Kralingen, pays natal de sa femme, près de Rotterdam, où en 1857 il crée le jardin zoologique. Il rédige ses mémoires, intitulées tout simplement : "Mémoires d’un dompteur". Rassasié d’honneurs et d’argent, s’adonnant à la pêche et la chasse ainsi qu’à la culture des roses, il meurt le 8 avril 1882 à l’âge de 89 ans.