Eclat chez Bouglione, Ellipse chez Gruss
Au cours de
la saison 2012-2013 qui vient de se terminer dimanche 17 mars, de nombreux spectacles de cirque ont été proposés aux parisiens, comme chaque année pendant la sempiternelle période qui débute lors
des vacances scolaires de Toussaint et qui s’achève après celles de février. Et comme chaque année les familles traditionnelles que sont les Bouglione et les Gruss ont proposé des programmes de
grande qualité, avec de nombreux affichages tant dans le métro que sur les colonnes Morris de Paris, revenons aujourd’hui sur ces 2 productions.
Comme toujours l’écrin le Cirque d’Hiver est somptueux et on retrouve ce qui a fait la signature Bouglione: un bon orchestre, celui de Pierre Nouveau, un M. Loyal à la diction
et à la présence parfaites: Michel Palmer, des lumières qui mettent en valeur les artistes, un grand merci à Eric Ravel et à Julien Lambotte, des Salto Dancers (danseuses ?) ayant toujours
un rythme endiablé sans oublier une barrière efficace sous la houlette de Stéphane Danetto. Quant au spectacle, rien à jeter, on retrouve avec bonheur la famille Bouglionz représentée cette année
par Régina, avec deux équidés dans une prestation Maxi-mini, par Sampion mi-jongleur mi-danseur de claquettes,par Irina, dans un moment de séduction au mât chinois, par Natalia dans un numéro de
sangles aériennes et par les Juniors (Valentino, Dimitri et Alessandro) cette année adeptes de la magie. Côté animaux: la charmante Diana Vediashkina présente ses adorables teckels et Redi
Montico dans une prestation qui allie rigueur et distinction ses 5 tigres. Côté artistes invités frissons garantis avec les Jasper, Monsieur Guillaume Tell vise avec son arbalète une pomme que
Madame a déposé sur sa tête ; esthétisme et harmonie garanties avec le Trio Bellissimo ; rire et burlesque garantis avec Rob Torres truculent trublion de la soirée ; admiration
garantie pour Anton Monastyrsky et ses hula-hoops ; sensualité garantie avec Tango Rouge ; enthousiasme et prouesse garantis avec à la bascule la troupe Fantaisy.
Devant cette réussite on attend avec impatience le prochain spectacle avec parait-il le phénoménal Fumagali et sa sempiternelle petite abeille.
Chez Alexis
Gruss, le millésime Ellipse prend le cinéma en fil conducteur en utilisant un écran panoramique qui occupe l’emplacement du rideau de piste et sur lequel sont projetées des petites scènes filmées
où la famille Gruss parodie les classiques du cinéma contemporain. Quant à l’orchestre dirigé par Sylvain Rolland il reprend bon nombre de standards musicaux empruntés au
7ème art. Au-delà de ces performances techniques, les numéros restent de très haute qualité, et on retrouve
avec bonheur Francesco Fratellini qui n’en finit pas de nous étonner dans un numéro d’équilibre et de jonglage sur vélo. Quant aux Gruss comme chaque année ils ont renouvelé leur prestation,
Nathalie présente un numéro de cordage aérien ; Maud Floress (née Gruss) drapée dans une magnifique robe bleue fait évoluer avec grâce 7 frisons ; Sarah Floress sa belle sœur nous
propose un numéro de poupée disloquée ; Gipsy Cléopare ou metteuse en scène de dalmatiens symbolise toujours la classe ; Stéphane, le metteur en scène de cette production dans une sorte
d’adoubement parait passer le relai à ses fils Alexandre et Charles devenus des écuyers et jongleurs accomplis ; Louis, autre fils de Nathalie et Stéphane nous montre de réels dons pour le
rola-rola ; Firmin est égale à lui-même avec son amie Syndha qui cette année travaille avec un jeune falabella ; Tony Florees nous présente un numéro de jonglage de grande classe même
s’il y a quelques petits manques ; quant à Alexis il est toujours le Maître écuyer et nous propose avec la complicité de Mathilde François un numéro traditionnel du cirque à l’ancienne où
les pas de la danseuse sont en synchronisme aux élévations des sabots du cheval.
Est-il possible de faire encore mieux ? D’autant plus que le prochain spectacle fêtera un triple anniversaire: les 20 ans du Parc Alexis Gruss à Piolenc, les 70 ans
d’Alexis Gruss et les 160 ans de la famille, alors que nous réserve encore Stéphane et les Gruss pour l’année prochaine attendons alors rêvons en attendant.