Depuis quelques temps un blog consacré à la famille Rancy a fait son apparition sur la toile. Divisé en plusieurs rubrique (artistes, document, thème, accessoire) il renseigne avec moults détails le circophile curieux sur la saga Rancy, que les moins de 20 ans n’ont pas pu connaître. Et ce blog permet de tout connaître sur cette illustre famille circassienne.
A titre d’exemple et afin de voir le sérieux qui préside à la rédaction de ce blog voici celui paru le 17 septembre. Il est consacré aux Athéna, un duo de main à main qui se produisait il y a 100 ans
Les Athéna furent de ces athlètes qui avaient compris avant tout le monde qu'une belle musculature n'était pas une tare qu'on devait cacher, mais un atout. Au nombre de deux, ils reconstituaient ainsi une lutte antique donnant un puissant aspect, aux tons de terre cuite dorée par le soleil, qui restait harmonieux tout simplement parce qu'il était simple, sans rien qui pouvait ressembler à un artifice de mise en scène ou rappeler les accessoires de costumier. Les Athéna réclamaient seulement des éclairages pour l'exercice en lui-même. Ils avaient insufflé à leur spécialité qui, vous l'aurez deviné, était le main à main dont le principe était, à l'origine, de remplacer les poids et haltères par un corps humain, un double esprit de rénovation antique et de sport moderne. A la création du numéro en 1920, le duo était composé d'André Ackermann, dessinateur de premier métier, associé à Raymond Mainvielle, gymnaste, venant de l'" Ecole de Joinville le Pont ". On saisit déjà la conjonction heureuse. Le duo, qui deviendra même trio durant un temps, avec notamment l'introduction d'un élémént féminin, Andrée Maryse, sera plusieurs fois remanié. En 1930 notamment, il redeviendra duo, alors composé de Raymond Mainvielle et d'Enrico Mangini, transfuge des Omeros. Ce sont eux que l'on aperçoit sur la photo ci-dessus. Ces artistes, qui influencèrent bien d'autres " duettistes du muscle ", ont su maintenir, comme leurs prédécesseurs, le classicisme du genre qui est aussi celui des " poses plastiques " pour modèles d'école des beaux-arts auxquelles ils s'offraient la coquetterie du ralenti, survivance traditionnelle de la statue s'animant lentement comme réveillée du musée, conférant ainsi une noblesse au déplacement de la ligne. La magnifique prestance de ces athlètes fut longtemps considérée par les professionnels comme la plus parfaite incarnation de la beauté antique. " Cultive ta statue ", dit un proverbe américain. Les Athéna cultivaient la leur avec une méthode, une patience et une persévérance qui méritait d'être donnée en exemple à tous les sportifs. Egalant en beauté les dieux de l'Olympe, il fallait voir avec quelle impressionnante souplesse porteur et voltigeur lançaient un permanent défi aux lois de l'équilibre et de la pesanteur par leurs arrachés et leurs courbes vivantes dans les airs. Bref, du grand sport et de l'art qu'ils eurent l'occasion de montrer au public des pistes et des scènes du monde entier, ou presque, et, en particulier, même si leur parution y fut assez brève en 1930, chez " Alphonse Rancy ".
Dernier point ce blog est rédigé par Frédéric Denys, (voir blog21/09/2011), docteur es Rancy, auteur d’un remarquable livre sur le cirque Sabine Rancy, également administrateur de la Page Facebook La Mémoire des Rancy.
C'est tout dire