Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Avec Rhapsodie Alain Pacherie (voir blog17/04/2013) ne propose plus de spectacle de cirque. Il l'indique d'ailleurs dans la préface du programme papier, "avec cette production dit-il le cirque Phénix opère un virage important”. En effet  on assiste à la création d'un nouveau type de produit culturel le j’yfoutou.

D’ailleurs il n’y a pas tromperie sur la marchandise. L’affiche sur fond orange, nous montre un jeune musicien souriant, légèrement maquillé, claquemuré dans un soubassophone, et pour en ajouter une couche, le visuel du spectacle mentionne en toutes lettres, cirque philharmonique. Je laisse le soin à chacun de vous d’apprécier le côté philharmonique d'un orchestre ne possédant qu’un seul violon, qu'une batterie et aucun instrument de la famille des bois..., mais bon un orchestre philharmonique ç'est flatteur et "ça en jette un max" et  alors pourquoi s'en priver.

Mais revenons à la réalisation d'un spectacle j’yfoutout. Premièrement il faut disposer d'un orchestre plus big band que philharmonique à qui vous demandez de jouer des airs connus et à facilement reconnaissable. Vous assaissonnez tout d’acrobaties élémentaires, vous rajoutez une grande rasade de danse, soupoudrez le tout avec une forte pincée de chants, et n’oubliez pas de déglacer le tout avec un poignée de social. Et avant de servir, surtout c’est essentiel, laissez reposer au moins vingt minutes afin que le public comme dans les concerts s’échauffe, pour tomber en extase au moment où le spectacle daigne commencer. Comme on voit au Phénix on s'est faire sien de toutes les techniques issues du marketing.

Avec Rhapsodie, le titre n’est pas innocent non plus, on voit un agréable et dynamique spectacle musical, dans lequel un orchestre de bonne facture, joue des succès, agrémentés d’une troupe acrobatique issue du Zip Zap Circus (voir blog24/02/2021), qui pour meubler l’immense scène propose de la voltige et de la jonglerie. Ce n’est plus l’orchestre qui suit l’évolution des numéros, mais les artistes qui calquent leurs prestations sur la mélodie. Notons au passage qu'il y a autant de musiciens, chanteurs et chef d’orchestre, que de circassiens, c’est tout dire.

Comme dans tout spectacle de cirque sans animaux, ce qui est tout de même l’essence de ce type de spectacle, sinon pourquoi avoir créer une piste ronde, il faut bien meubler, d’où cette débauche de musique, de chant, de danse, et aussi ces nombreux moments où les artistes par leur attitude, leurs tours de salle, savent ramasser longuement les applaudissements. Pourtant Alain Pacherie nous avait habitué à plus de diversité avec ses Cirkafrica et autres Cirques de Pékin, sans oublier son Cirkacuba.

Je n'ose évoquer le monocycle presqu'innexistant et qui d'après le programme papier est éxecuté par deux artistes. Un était aux abonnés absent lors de ma venue. Quant au numéro de main à main une paire manquait ce jour là.  Enfin deux numéros avaient déjà été présenté dans des productions antérieures, les Gumboots dans une nouvelle mise en scène et le Banc comique. Et oui je suis un très fidèle spectateur du Phénix, j'y viens depuis 2002 année où était présenté, Tzar! Le Cirque Impérial de Russie.

Mais revenons au spectacle actuel. De cette troupe acrobatique sudafricaine surnagent deux trois artistes de haut niveau qui eux présentent de prestations dignes d'un spectacle de cirque. D’ailleurs le public ne s’y trompe pas, ce sont les plus applaudis. De ce magma virevoltant on a beaucoup apprécié Sabine Van Rensburg dans deux belles prestations aériennes, une au tissu aérien et l’autre au trapèze, elle nous montre que bon sang ne saurait mentir, avec un père ancien trapèziste et cofondateur du Zip Zap Circus, elle est superbe dans les numéros aériens. A la roue Cyr et aux sangles aériennes, Phelenani Ndakrokra impressionne par sa maitrise de ces deux appareils. Enfin Trompie, que nous avions déjà apprécié lors du spectacle CirKafrica 2 donnant la réplique à José Batista do Rego (voir blog12/04/2017), montre qu’il a depuis pris de l’étoffe et sait désormais tenir le rôle du personnage fil conducteur du spectacle. Il montre ses dons pour le mime, l'acrobatie et le jonglage le tout dans un registre où le côté facétieux n'est jamais absent.

Mais il faut l’avouer, au son des musiques, le public est conquis, vibre comme dans un concert de musique, n’est-ce pas avant tout le but recherché? De plus le public ressort content de ce moment festif, de plus la salle est remplie, alors où est le problème ?

Pour l'année prochain le Cirque ou plutot les Etoiles du Cirque de Pékin sont annoncés, alors croissons les doigts...

Tag(s) : #Programmes
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :