Amalia Carré (1895)

Cette toile peinte en 1865 par le peintre allemand Otto Eerelman (voir blog20/01/2018), nous montre une jeune artiste à califourchon sur son cheval prête à entrer en piste. On remarque que le Maître de piste retient l’animal qui piaffe d’impatience et n’attend qu’une chose, bondir en piste.

Au fond à gauche deux bourgeoises regardent ce qui se trame en coulisse. Devant et à droite, un clown reconnaissable à sa tenue traditionnelle, chapeau en forme de cône et souquenille bariolée, tient dans sa main droite des fanions qui vont peut-être servir à l’écuyère lors de ce numéro.

Comme l’indique le nom de ce tableau, cette amazone n’est pas anonyme, il s’agit d’Amalia Salomonky (1851 – 1891), la sœur du célèbre directeur de cirque russe. Sur ce tableau elle a 14 ans et à 17 ans elle va épouser Oscar Carré, le fils de Wilheim, fondateur du cirque éponyme. Le couple aura par la suite 6 enfants assurant ainsi la continuité de la dynastie.

Amalia s’est notamment fait connaître pour avoir avec son mari, présenter une double haute école sans selle, numéro qui est resté célèbre dans les annales de la piste et dans la mémoire des spectateurs de cette époque. Le succès de ce numéro fut si considérable qu’à Vienne, on dit que l’Impératrice Elisabeth était assidue aux répétitions et aux représentations du cirque Carré.

Pour se déplacer le cirque Carré avait l’habitude d se déplacer par voie ferrée. Malheureusement le 22 mai 1891, Amalia va décèder lors d’un accident de train blessant aussi au passage deux de ses enfants, survenu à Kirchlengern lors du transport du matériel.

Otto Eerelman (1839-1926), peintre graveur et lithographe hollandais, connu pour avoir réalisé de nombreuses toiles équestres mais aussi bon nombre de peintures ayant comme thème le cirque, notamment "Madame Carré avec son cheval gris au cirque Carré" ou " Derrière les coulisses du cirque" et n’oublions pas "La Jongleuse", a représenté une autre fois Amalia Salomonky-Carré dans une création fort différente. Cette peinture date de 1890, un an avant le décès de l’artiste et cette fois elle n'est pas représentée en écuyère mais en auguste sur la piste du cirque carré à Amsterdam, c’est d’ailleurs l’intitulé de cette œuvre.

On ne sait pourquoi le peintre à pris cette liberté, étonnant non !

Il existe aussi une lithographie de cette artiste la montrant en dame bourgeoise bien installée dans la vie, on est loin de la fougeuse cavalière que l'on trouve dans le premier tableau ne trouvez-vous pas?.