L’orange, un cadeau galant proposé au XIX° siècle

Voici une huile sur toile qui mérite qu'on s'y attarde quelques instants tant les symboles sont forts et accrocheurs. Nommée "Ecuyère aux cochons et aux oranges" cette peinture était autrefois accrochée dans le vestibule du Cirque Molier (voir blog27/04/2012). Elle fait aujourd'hui partie de l’exceptionnelle collection de Jeanne-Yvonne et Gerard Borg (voir blog12/12/2021) que l'on peut voir en ce moment lors des expositions organisées par la Réunion des Musée Rouen-Normandie..

Dû au talent du peintre Jean-Richard Goubie (1842-1899), ce tableau que l'on peut actuellement voire au Musée des Beaux arts de Rouen, symbolise le désir galant. Peint entre 1880 et 1889 cette oeuvre rappelle aussi qu’au XIX° siècle l’orange est un fruit rare et en l'offrant on propose non seulement un cadeau qui évoque le luxe mais aussi pourquoi pas la luxure.

Cette toile met en scène des bourgeois que le peintre, bien avant Jacques Brel, représente en cochons. Ces spectateurs situés tout autour de la piste circulaire offrent des oranges à la belle écuyère, auréolée d'une couronne de fleurs d'oranger signe de pureté nuptiale.

Ce n’est pas la première fois qu’on remarque l'association oranges et piste. Pierre Auguste Renoir a en son temps a aussi utilisé la symbolique de l’orange dans une toile accrochée aujourd'hui à l’Institut des Arts de Chicago et nommée ”Les Jongleuses au Cirque Fernando” (voir blog31/12/2015).

AU XVIII° siècle ces agrumes coûteuses se vendaient à l’entrée des salles de spectacles pour permettre aux dandins et fêtards de s'en procurer afin de les donner aux belles artistes en gage d'admiration mais aussi de désir érotique.

Comme quoi à cette époque l'orange était un symbole de séduction …