Si le cirque sur le continent africain est une idée récente, il existe cependant bon nombre de traditions ou coutumes ancestrales qui par certains côtés peuvent être assimilées aux arts de la piste.
Ainsi les béninois escaladent des bambous, sortes de mâts chinois de 15 m de haut. Au Burkina Faso, les pyramides humaines sont bien connues. Une tradition du fil et des échasses est enracinée dans l’est de l’Afrique. Un peu partout on découvre moult cracheurs de feu ou lanceurs de couteau. Et n’oublions pas les danses traditionnelles très acrobatiques. En fusionnant ces traditions avec d’autres disciplines un cirque avec une forte identité africaine s’est petit à petit imposé.
Aussi en ce temps de disettes circassiennes, il n’est nullement étonnant que viennent des échos d’un festival qui s’est tenu du 22 au 28 mars dernier à Abidjan. Cette manifestation annuelle créé en 2014 par Chantal Djédjé et nommé Rencontres Interculturelles du Cirque d’Abidjan (RICA).a pour objectif de soutenir le développement du cirque africain.
L’année 2021 devait être celle d’un nouvel envol pour les RICA. La pandémie de Covid-19 a freiné ce bel élan, mais Chantal Djédjé et son équipe ont décidé de maintenir la manifestation, en version réduite. Le Covid-19 semble circuler moins qu’ailleurs en Afrique de l’Ouest, et surtout susciter des formes moins sévères, les salles de spectacles à Abidjan ont été rouvertes en septembre 2020 et n’ont pas refermé leurs portes depuis, même pour des concerts accueillant des milliers de personnes.
L’édition 2021 s’est terminé à l’Agora Koumassi, un vaste terrain en plein air d’un quartier populaire de la capitale économique ivoirienne, avec les enfants des écoles et les jeunes recueillis par diverses associations, emballés, comme les professionnels présents, par des numéros extraordinaires qui ne demandent qu’à tourner de par le monde.