Le cirque Dutrieu fut créé par Eugène Dutrieu, un ancien coureur cycliste fort prisé dans le nord de la France. Personnalité à l’origine du remplacement des halles de Tourcoing en cirque hippodrome fixe et par ailleurs directeur d’un cirque fixe, L’Excelsior situé à la frontière belge à Tournai.
Le Cirque Dutrieu établissement voyageur tournait principalement dans le nord de la France et proposait des spectacles de qualité dans les enceintes des hippodromes de Tourcoing et Valencienne (voir blog21/12/2014). On pouvait ainsi applaudir selon les tournées : les clowns Antonet (voir blog16/04/2012) et Beby (voir blog15/04/2012), Léandre avec Marval, Little Walter, le dompteur Fortunio, la cavalerie Gautier, l’excentrique Germain Aéros (voir blog07/10/2018)…
On pouvait aussi frémir quelques fois aux exploits d’une casse-cou et comédienne fort prisée: Hélène Dutrieu, sœur du directeur. Née le 10 juillet 1877 à Tournai en Belgique, elle proposait un numéro fort dangereux "La Flèche Humaine". Pratiquant aussi avec succès les compétitions cyclistes, elle avait imaginé en voyant "Le Looping the Loop" (voir blog01/12/2014) de remplacer la boucle par un vide et le looping par un saut.
Alternant le cirque, (avec "Flèche Humaine" ou 'Moto Ailée"), et le théâtre qui restait sa grande passion, elle fit aussi parler d’elle en décrochant un brevet de pilote et devient recordwoman de distance en parcourant en 1911 sur un Forman, 167 km. L’année suivante en 1912 elle devint la première femme à piloter un hydroplane (premier terme pour désigner un hydravion).
Tous ces exploits lui valurent en 1913 d’être promu au grade de Chevalier de la Légion ’Honneur. Pendant le 1ère guerre mondiale elle est conductrice d' ambulance puis directrice de l'hôpital militaire de Campagne à Val-de Grâce . Après la guerre, elle devient journaliste et suite à son mariage en 1922 avec Pierre Mortier elle prend la nationalité française.
Devenue vice-présidente de la section féminine de l' Aéro-Club de France, elle crée en 1956 la Coupe Hélène Dutrieu-Mortier récompensée avec une gratification 200 000 francs pour la pilote française ou belge qui effectue chaque année le plus long vol sans escale.
Sans jamais se glorifier de ses prouesses, qui selon elle n’étaient pas des exploits, mais simplement une tendance à suivre ses pulsions, elle décède dans son lit le 26 juin 1961 après une vie bien remplie, d'audace et d'exploits dont quelques uns sur une piste.