Après le dépôt de bilan le 5 juin 1934, du Cirque d’hiver de Gaston Desprez (voir blog23/03/2012), l’établissement est à vendre. Deux grandes familles circassiennes convoitent cette salle parisienne : les Amar et les Bouglione.
Les premiers en dix ans ont accumulé une fortune considérable avec l’exploitation de leur cirque ménagerie (voir blog16/11/2010). Les seconds grâce aux spectacles Buffalo Bill (voir blog22/11/2019) sont aussi très riches.
De plus ces derniers ont une revanche à prendre sur les Amar. En effet les fils de Ben Amar El Gaïd et de Marie Bonnefon ont quelques années plus tôt soustrait deux éléphants promis à Joseph Bouglione, relate Rosa Bouglione dans son livre "Un mariage dans une cage à lion". D’autres témoignages parlent d'un achat de 15 éléphants appartenant au cirque tchèque Kudsky en difficulté financière que voulaient les Bouglione. Bref un tel affront de pachydermes ne peut rester sans conséquence, aussi le 28 octobre Joseph Bouglione rachète au nez et à la barbe de Mustapha Amar le Cirque d’hiver de Paris qui depuis cette date est toujours la propriété de la famille Bouglione.
Mustapha Amar voulant à tout prix une adresse parisienne, se rabat alors sur un théâtre music-hall concert situé 41 Avenue de Wagram, où pendant une saison (1936-1937), les frères Amar vont proposer de somptueux spectacles à thèmes pour soutenir la comparaison avec les éblouissantes pantomimes très en vogue du cirque d’hiver (voir blog02/09/011).
Les parisiens pourront dès le vendredi 27 mars 1936, applaudir les merveilleuses présentations des tigres et des éléphants sous la direction d’Amar Ainé, le somptueux groupe d’ours polaires proposé par Ali Amar, ou les lions sauvages d'Abyssinie de Shériff Amar.
Malgré l’éclat des productions Amar, laissant une part importante aux variétés, les frères Amar repartent en tournée le 5 mars 1937 en laissant les clefs de cet établissement qui a désormais une excellente image au berlinois Jules Marx, le plus célèbre directeur de music-hall d’Europe. Homme de spectacles qui est à l’origine de salles berlinoise aussi prestigieuses que La Scala ou La Plaza et qui a aussi dirigé sept autres salles de spectacles du vieux continent.
Tour-à-tour music-hall, théâtre, cirque, cinéma puis enfin studios de télévision, où furent enregistrées les émissions avec Jacques Martin, le théâtre de l’Empire (voir blog10/05/2013) va être détruit le 15 février 2005, dévasté par un gigantesque incendie.
Depuis un immeuble d’habitation a pris sa place sur cette avenue menant à l’arc de Triomphe de l’Etoile, mais rien n'indique la présence des frères Amar en ce lieu de spectacles...