Cette gouache un peu sombre ou sobre, (51 x 66) peinte en 1960 par Louis Arthur Ward (1913-2005) un peintre et illustrateur anglais né à Bristol, nous montre l’intérieur d’un chapiteau de cirque où se déroule une représentation sous le regard attentif des nombreux spectateurs qui peuplent les gradins.
Notre œil est naturellement attiré par le cercle clair dans lequel se trouvent un monocycliste et ses deux partenaires debout sur les épaules du précédent. Tous les trois évoluent avec audace et grâce sur la piste d’un cirque anglais aujourd’hui disparu : le Chipperfields Circus. Et si on regarde sur la droite du tableau on aperçoit, un peu caché par la forêt de mats soutenant la toile verte du chapiteau et, au-dessus de l’entrée des artistes, le nom illustre de cet établissement britannique, fondé en 1905 par James Williams Chipperfields.
Louis Arthur Ward à travers cette peinture, semble nous montrer le caractère austère du monde de la piste, un endroit clos, montrant les artistes au centre de la piste aux étoiles. Lieu où se conjuguent à la fois ombre et lumière, et où les circassiens sont face à leur destin acrobatique.
En utilisant ces couleurs le tableau renforce encore cette impression de rigueur et sérieux qu’est le monde des saltimbanques. Pour cela le peintre utilise trois grandes couches colorées, les camaïeux d’ocres et de bruns où se trouvent spectateurs, artistes et piste, les verts et bleus de la toile du chapiteau et le grenat de la coupole, ce qui accentue naturellement cette impression de confinement et de cocon protecteur.
Pour Ward peintre figuratif de la vie au quotidien, le cirque n'est pas un de ses thèmes de prédilection, mais dans cette rare incursion dans le monde de la sciure , il le représente comme un lieu clos qui cultive abnégation et humilité.