Un marronnier en jargon journalistique, est un article récurrent comme : "le salaire des cadres", "le prix de votre appartement" ou "le pouvoir des franc-maçons" voire "les nouvelles pratiques amoureuses", que les tabloïds ont l’habitude de ressortir en période de congés moment où l’information est un peu creuse pour meubler leurs pages.
Jeudi 26 décembre, la manchette du quotidien "Le Parisien Aujourd’hui en France" mentionnait en gros titres: "Cirque faut-il interdire les animaux ?" Intrigué et me disant que ce papier va encore faire le lit des groupuscules qui ont pour seul dogme : le cirque est un enfer pour les animaux, je me suis donc précipité chez mon kiosquier pour me procurer ledit journal.
En deux pages illustrés de photographies, dont celle de Sarah Houcke (voir blog 16/10/2015) présentant ses lionnes sous le chapiteau du cirque Arlette Gruss, le journal rappelle que si certaines municipalités multiplient les interdictions, le ministère de l’Intérieur a fait savoir que les villes et communes n’ont pas autorité pour interdire en général la présence des cirques ou des fêtes foraines. Autrement dit une Mairie n’a pas qualité pour interdire un cirque de se produire même avec des animaux sauvages. Le quotidien stipule aussi qu'en janvier prochain le ministère de la Transition écologique et solidaire devrait plancher sur le sujet.
Dans cet article la parole est donnée aux deux camps. Ainsi Gilbert Gruss fait savoir qu’il est le dernier à défendre les fauves dans les cirques, avec son spectacle "Bêtes de Cirque" (voir blog04/12/2019). La Mairie de Villeurbanne de son côté indique, suite aux pétitions provenant d’associations demandant l’interdiction des cirques avec animaux, dorénavant elle privilégie les formes de cirque sans animaux, et les arts de la rue.
Dans son édito le journaliste Jean-Baptiste Isaac signale que la mise à la retraite des animaux " est programmée pour caresser le sens du poil de certains électeurs". Faut-il interdire? Selon lui "ne faut-il pas laisser tout simplement le choix aux spectateurs ? Sans qu’on décide à leur place." C’est tout simplement frapper au coin du bon sens, laisser le choix à chacun de nous de voir soit un spectacle acrobatique ou un spectacle avec animaux c’est aussi ça la Liberté.
Cinq lecteurs donnent leur point de vue dont j’extrais celui d’une jeune femme aide-soignante de 20 ans qui a envie d’aller voir un spectacle de cirque mais dit-elle : "c’est compliquer de trouver quelqu’un pour m’accompagner." Emma car telle est son prénom pose un vrai problème. Pourquoi de nos jours le cirque dit traditionnel n'attire plus les jeunes adultes? Spectacle familial par excellence où l'on emmène les enfants pour Noël mais où on n’y va sans eux. Voilà une piste, c’est le cas de le dire, à creuser afin de réfléchir aux moyens à mettre en place pour y remédier.
En effet, si le cirque redevient tendance cette polémique n’aura plus aucun intérêt. Les animalistes ne prennent jamais fait et cause contre les spectacles où ils auraient l'opinion publique contre eux. Ils font rarement leur cette maxime "A Vaincre sans péril on triomphe sans gloire". Les avez-vous déjà vus manifester devant les hippodromes?