Cette encre de Chine sur papier collé sur support (13,1 x 13,3 cm) date de 1904 et a été réalisée par l’artiste peintre, graveur et illustratrice Marie Laurencin (1883-1956). Dans cette encre en forme de carré, on distingue sur un fil, une fildefériste évoluer avec sûreté, tenant une sorte d’ombrelle circulaire dans chaque main, pour s'appuyer sur l’air et, sous le regard de son partenaire.
En bas à gauche une échelle comme par magie semble tenir debout par elle-même. Au premier plan, certaines végétations pourraient laisser supposer que nous sommes hors d’un bâtiment. De plus à l’arrière-plan des lignes verticales donnent l’impression que ce sont des troncs d’arbres. Est-ce dire que cette fildefériste travaille au palc, autrement dit travailler à l’extérieur ?
Cette encre de chine semble très différente des autres créations de ce peintre réputée pour ses pastels qui se retrouvent dans d’autres œuvres sur le cirque comme "La Dompteuse" (1916), "Les acrobates ou femmes de cirque" (1927) ou "Le Cirque".
Pour beaucoup le travail de Marie Laurencin est juste bon pour décorer les chambres des jeunes filles, tant son utilisation des couleurs et des textures est tel qu’on ne sait pas si on regarde un dessin, une peinture ou une aquarelle.
Créatrice étroitement associée à la naissance de l'art moderne, et spectatrice régulière au début du XX° siècle, du cabaret Le Lapin agile, ou du cirque Médrano, elle a également réalisé des décors de ballet pour l'Opéra-comique, la Comédie Française, et les ballets de Roland Petit.
Condisciple de Georges Braque découverte par Clovis Sagot, créature d'Henri-Pierre Roché, muse de Guillaume Apollinaire, disciple d'Henri Matisse soutenue par André Derain, amie de Pablo Picasso jusqu'à leur rupture, Marie Laurencin a fait de son style, un dépassement indémodable tant du fauvisme que du cubisme et de sa vie une œuvre emblématique autant d'une révolution artistique que de la libération de la femme.