On est bien sûr au cirque même si cette gouache (75 x 55) de 1925 signée Ossip Zadkine (1890-1967), sculpteur d'origine russe et figure majeure de l'École de Paris représente des lutteurs.
Les plis des tentures – motif préféré de l’artiste – sont ceux de la gardine de la piste et témoignent ainsi que la scène se passe bien sous le dôme d'un cirque.
Cette œuvre surprend par la clarté et la transparence du dessin, presque totalement dépourvu d’ombres et par la joyeuse géométrie des couleurs ce qui est rare chez Zadkine, sculpteur qui passa une longue partie de sa vie dans un petit village du Lot : "Les Arques" où un musée lui est dédié.
Le classicisme des formes, accompagnées par la libre découpe des couleurs, s’appuyant tantôt sur le rythme des costumes, tantôt sur celui des corps, ainsi que le visage limpide du personnage central font naturellement penser aux spectacles de cirque tel que Picasso aimait en peindre à peu près à la même époque.
Considéré comme l'un des plus grands maîtres de la sculpture cubiste, l’œuvre de Zadkine s'échelonne sur un demi-siècle et comprend plus de quatre cents sculptures, des milliers de dessins, aquarelles et gouaches, des gravures, des illustrations de livres et des cartons de tapisserie.
Eloigné de ses autres gouaches des années 20, qui semblent souvent cacher un double fonds, cette œuvre d’un artiste encore juvénile montre la jubilation que suscitait chez lui, selon Valentine Prax son épouse, les spectacles de cirque qui selon cette dernière le faisaient rire aux éclats.
Zadkine un artiste comme bien d'autres amateur de cirque...
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