Famille composée au XVIIIe siècle en Italie de nombreux montreurs d’ours, l’histoire contemporaine des Bouglione remonte dit-on au début du XX° siècle avec un Joseph dit Sampion Bouglione (1875-1941) qui est non seulement l’heureux père des 4 frères, Alfred (dit Alexandre, 1900-1954), Joseph (1904-1987), Firmin (1905-1980) et Nicolas (dit Sampion II, 1910-1967), mais a en peu de temps réussi à créer une des principales ménagerie itinérante de France. En 1924, la famille transforme leur zoo ambulant en cirque et chaque garçon se spécialise. Ainsi Alfred dit Alexandre devient administrateur du cirque, Joseph dresseur d’éléphants, Firmin dompteur de fauves, et Nicolas dit Sampion II dresseur de chevaux. Et le 28 octobre 1934 : les quatre frères Bouglione reprennent le Cirque d’hiver de Paris et deviennent locataires de cette salle, établissement qu’il était aussi convoité par la Famille Amar. Ils sont à cette époque non seulement à la tête du cirque de la rue Amelot mais pendant la belle saison ils dirigent le Cirque itinérant portant leur nom.
Hubert de Malafosse, grand circophile et agent artistique du temps des frères Bouglione qui les a bien connu, les présentait ainsi:
”Alexandre, hélas ! trop tôt disparu, était le chef d’état-major. Penché sur les cartes à combiner les itinéraires pour éviter la route d’un concurrent, pour gagner cet autre de vitesse. Alexandre était le manœuvrier. “
”Joseph, c’est un cas. Oui car il est extraordinaire de le voir dès 4 heures du matin, se démener pour mettre les convois en branle, de l’entendre hurler ses ordres la journée entière, de le voir aux lumières, veiller à l’installation de son public et de l’écouter, le dernier spectateur parti, raconter les bonnes histoires cueillies dans ses souvenirs, attablé devant un immense bol de café noir.“
”Impassible, distrait, humoriste à froid, tel est Firmin. Une cigarette éteinte au coin de la bouche, il reste des heures, dans la grande cage, face à ses tigres, à ses lions ou à ses ours blancs.”
”Et enfin voilà Sampion, le dernier. L’hiver c’est le premier levé car il lui faut profiter des premières heures du jour pour occuper la piste et faire inlassablement tourner en rond les chevaux qu’il dresse. “
Aujourd’hui, il reste un témoin de cette époque, et quel témoin. Il s’agit de Mme Rosa Bouglione, l’épouse de Joseph, née Rosalie Van Been et prénommée Rosa. Elle est née le 21 décembre 1910, et dimanche dernier elle a fêté ses 104 ans entourée des siens car chez les Bouglione la famille est sacrée et Mme Rosa est toujours présente règne aujourd'hui sur cinq générations de Bouglione.