Les médias se sont fait l’écho du succès rencontré auprès du grand public de la réhabilitation du zoo de Vincennes. Mais savez-vous qu’à l’intérieur un restaurant porte le nom de SIAM rappelant à certains qu’un éléphant portant ce nom a marqué à la fois l’histoire du cirque Knie, du cinéma, du zoo de Vincennes, et du Musée d’Histoire Naturelle de Paris. Mais revenons aujourd’hui sur l’histoire de ce pachyderme qui a vécu de 1945 à 1997 et qui a été père 14 fois.
Capturé éléphanteau dans la jungle pour être vendu sur le marché́ de Sonpur, lieu de vente à l’est de l’Inde des animaux sauvages, Siam est dressé pour devenir animal de labeur. Il commence son travail dans les forêts où dans une exploitation forestière il aide au transport des lourds troncs d’arbres. Mais en 1956 à onze ans, son destin va basculer. Rolf Knie (voir blog27/03/2011) le directeur du Cirque suisse, impressionné par la taille de l’animal, et à la recherche d’un éléphant mâle pour les douze femelles du cirque, l’achète. Un long voyage commence pour Siam qui le conduit de Calcutta à Zurich où son dressage pour le cirque commence, car il lui faut apprendre tous les éléments qui compose sa prestation sur la piste du cirque helvète où entre autres, il doit soulever un poney ou permettre à une ballerine de danser sur ses défenses… Et ainsi pendant 12 ans il sera de toutes les tournées du Cirque Knie. Mais comme tout éléphant mâle, Siam est taraudé par de vives pulsions sexuelles, ce qui le rend dangereux. En 1964 le cirque Knie le loue à Pierre Etaix, pour jouer dans son film Yoyo (voir blog20/01/2011) où il sera présent dans de nombreuses scènes de ce film. Puis après cet entr’acte cinématographique, il est vendu au zoo de Vincennes où son arrivée constitue en soi une attraction. Il fut le plus célèbre et le plus aimé des éléphants de Vincennes, très complice avec son soigneur. Le 24 septembre 1997 il meurt à 53 ans, et pour ne pas l’oublier le Muséum a décidé de le naturaliser et en 2001 il rejoint le Museum d'Histoire Naturelle de Paris en 2001, où actuellement il enrichit le cortège des animaux de la Grande Galerie de l'Evolution.
Si un jour vous allez vous promener au zoo de Vincennes, ne soyez donc pas surpris qu’un restaurant porte le nom d’un de ses plus illustres pensionnaires. Pensionnaire il faut bien le dire involontaire, car peut en lui-même Siam aurait préféré resté en liberté dans son Inde natale et finir ses jours peut être sous les balles d’un amateur de safari. Qui sait, personne ne peut le dire ?