Autre départ remarqué chez Pinder, après Jean Arnaud (voir blog06/11/11), Christophe Herry, l’ancien responsable des tournées a fait le choix de passer à la concurrence en devenant à 43 ans le directeur artistique du cirque Medrano. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Christophe Herry s'est toujours senti attiré par le cirque. "Ça m'a pris à l'âge de 3 ans, dit-il, en voyant un chapiteau bleu s'élever au-dessus de la plage de Trébeurden . Le cirque, c'est magique. Pour rien au monde, je ne changerais de métier". Rien ne prédisposait pourtant le Trégorrois à choisir cette destinée. "Mon père tenait la Maison de la presse, à Trébeurden. Ma mère était institutrice à Lannion, puis à Rospez. Jusqu'à l'adolescence, mon horizon visuel n'avait pas dépassé les frontières de l'Ile-Grande". En rêve, c'est autre chose. Fasciné par l'inlassable spectacle des chapiteaux qui se montent et se démontent en quelques heures, le jeune Christophe travaille habilement sa technique d'approche. "Dès qu'un cirque arrivait dans la commune, j'étais là, à proposer mes services, afficher les tracts, faciliter les liens avec les services municipaux. J'épuisais les monteurs avec toutes mes questions".
Après un DUT techniques de commercialisation à Quimper et une maîtrise en relations publiques à Paris, le Trébeurdinais, un ami de Jean Arnaud, fait la connaissance de Sophie Edelstein, directrice artistique chez Pinder. De garçon de piste et contrôleur durant les vacances, Christophe Herry devient, pendant quinze ans, responsable de la tournée Pinder avant de signer, l'an dernier chez Medrano. Raoul Gibault, le patron, lui a confié l'organisation générale de l'entreprise: recrutement des artistes pour les trois chapiteaux du groupe (Medrano, le Cirque de Saint-Pétersbourg et le Cirque sur l'eau), rédaction des contrats, organisation des tournées... Un travail de titan que le Breton vit passionnément. À lui, désormais, de débusquer, avant les concurrents, de nouveaux talents aux quatre coins du monde: cet hiver, en Ukraine ou en Russie; la saison prochaine, en Amérique du Sud ou en Corée. Une vie trépidante, qui correspond bien au tempérament curieux et enjoué du volubile Breton.