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Après 3 ans d’absences "Le Nouveau Cirque du Vietnam"  animé par les frères Nguyen, Nhat Ly et Lan Maurice, est de retour à Paris, du 6 novembre au 1er  décembre 2019  à l’espace des chapiteaux de La Villette (voir blog22/11/2013) avec une nouvelle  création : "Teh Dar" qui veut rendre hommage aux Tây Nguyên, une ethnie minoritaire du centre du Vietnam.  

Après les succès de "Làng Tôi – mon village"  (voir blog26/06/2011) et de "A Ô Lang Phô"  (voir blog04/04/2016), c'est le troisième spectacle de cette toute jeune compagnie qui a émergé il y a une dizaine d'années, relançant l'art acrobatique vietnamien tout en le nourrissant d'influences européennes et québécoises.

Cette nouvelle production met en piste, ou plutôt en scène, c’est un spectacle frontal et non circulaire, même si on aperçoit  sur  scène un cercle dans lequel vont évoluer pendant 60 mn, cinq musiciens et quinze acrobates.

La trame artistique de "Teh Dar" se propose de nous faire  voyager dans les hauts plateaux du centre du pays et de nous faire découvrir les coutumes et traditions du peuple Tây Nguyên. Bien entendu faute des nécessaires  références culturelles beaucoup m’échappe. De plus  j’avoue ne pas avoir été très séduit par cette production qui me rappelle plus une émission de télévision des années 50 se nommant "Le Magazine des Explorateurs" qu’un spectacle d’acrobaties. En effet pendant  une heure de cadran on ne voit que deux portées, un peu de jonglage, un ersatz d’acrobatie. Par contre les évocations aux  divinités, les chants et les danses folkloriques ne nous sont pas épargnés. Nous assistons à une sorte de "Celtic Legends Danse" à la mode vietnamienne. Mais reprenons par le début.

Après  une procession initiale au son des gongs, de la corne et des tambours assourdissants débute  une folle course circulaire, dont le centre est une nacelle géante renversée, constituée de bambous géants retenus dans un énorme papier d’osier.  Cet agrès tourne comme une toupie que rien ne semble arrêter. Les artistes la traversent en tous sens, par-dessus, par dessous, évitent les écueils, grimpent, rampent dans une débauche de virtuosité. Cette première scène, malheureusement la seule circassienne laisse entrevoir de belles possibilités acrobatiques inexploitées. Puis ensuite on fait place à un spectacle un peu mollasson avec comme matériel fétiche le bambou, qui au cours du  déroulé devient le matériau pour construire des portiques qui vont se transformer en permanence. Et c’est ainsi qu’en  quelques mouvements, les "Bambusoideae" géants  forment des figures géométriques et esthétiques habillés de musique folklorique vietnamienne.

"Teh Dar"  se mue alors en un spectacle ethnographique privilégiant naturellement la  beauté plastique à l’acrobatie,  l’essence même du nouveau  cirque. Ainsi au  cours de ce spectacle on nous présente que deux portées acrobatiques qui  s’intercalent entre chants et danses. Ce n’est ni nouveau, ni du cirque, alors pourquoi faire référence au terme cirque si ce n’en est pas ? Cette production par contre est une continuelle évocation aux croyances, aux cycles de la vie, de la naissance à la réincarnation, bref on est bien dans le domaine des sciences sociales et humaines...

Spectacle intellectuel par excellence, expérience ethnographique en lui même, "Teh Dar a ses adeptes, le public bobo (bourgeois-bohème), qui remplit les gradins de l’espace chapiteaux de La Villette a l’air conquis mais applaudit poliment et sans standing ovation comme c'est le cas des productions qui enchantent.

Ultime recommandation, ce spectacle folklorique bien que familial n’est pas pour les enfants, d’ailleurs les nombreux bambins présents préféraient  s’agiter, regarder leur portable voir pour les plus calmes, tout simplement goûter, car la séance avait débutée à 16h, alors ils avaient faim.

Mais nous on est resté sur notre faim... 

Tag(s) : #Nouveau-Cirque
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