L’histoire du cirque mongol est relativement récente même si dès fin du XII° siècle on trouve déjà sur les places ou sur les marchés de nombreux jongleurs et magiciens chinois ou acrobates indiens qui présentent leurs tours. De plus dans ce pays où le cheval occupe une place importante, les numéros équestres avec voltige et tir à l’arc sont courants ainsi que ceux de dressage d’animaux avec loups, chameaux, yacks… On le voit ces numéros relèvent d’une pratique naturelle et très ancienne dans la vie quotidienne du peuple mongole.
Suite à la révolution, en 1925 un acrobate, surnommé "Point d’Orge" car il peut suggérer avec son corps un point d’interrogation, crée un club sportif où il enseigne aussi bien la gymnastique que l’acrobatie. Quelques années plus tard un cirque soviétique vient faire une tournée en Mongolie. En 1940 le gouvernement mongol décide la création d’une véritable école de cirque et nomme la contorsionniste russe Choukounava, comme professeur.
Ainsi le 10 juin 1941, pour le XX° anniversaire de la révolution, le premier spectacle du cirque mongol est donné à Yargal près d’Ulan Bator. Le 25 juin de la même année, une ordonnance ministérielle institue le Cirque de Mongolie situé dans un ancien temple bouddhique de plan circulaire. La première tournée du Cirque de Mongolie aura lieu l’année suivante en Sibérie. Enfin en 1972, le cirque d’Oulan Bator (la ville du héros rouge) sera construit par des Roumains à l’image fidèle de celui de Bucarest.
Aujourd’hui le Cirque Mongol est célèbre pour ses contorsionnistes dont la plus célèbre reste Mme Tsend-Ayouche, venue en France en 1983 pour être membre du jury du VI ème Festival Mondial du Cirque de Demain (voir blog13/01/2014).
Et lors de cette manifestation la contorsionniste Mademoiselle Entsetseg, première artiste mongole à participer à un concours international dans un pays occidental, remporte la Médaille d’Or. En 1981 cette même artiste avait déjà été honorée lors du Festival du cirque de Cuba en remportant la Médaille d’Or.
Plus près de nous en janvier 1990, quatre jongleuses de bols sur monocycles (Renha, Tana, Shandan et Toya) de la Troupe de Mongolie Intérieure remportent une Médaille d’or lors du XIII ème Festival Mondial du Cirque de Demain. Lors de la même édition deux numéros avec des artistes de Mongolie sont au programme : Melle Undarmaa présente des exercices de contorsions avec pigeons et Mlles Nandintsesteg & Tsendbyamba agées respectivement de 14 ans proposent une série de contorsions. Enfin en 2007, un autre ensemble de Jongleuses sur Monocycles remporte cette fois une Médaille d’argent dans de la XXVIII ème édition de ce Festival.
De nos jours les artistes mongols sont réputés dans le monde du spectacle pour être les meilleurs contorsionnistes. Recrutés par les cirques les plus prestigieux, récompensés par les meilleurs prix de la profession, ils font figure de référence.
Depuis la chute du communisme, la mise en scène de ces numéros pour s’adapter aux tendances et aux goûts actuels s’est modernisée, mais non sans inquiéter les défenseurs d’un art enregistré au patrimoine immatériel national, car dans ce pays la contorsion est un art sacré, très imprégné de conception bouddhiste selon laquelle la médiation et la prière sont inséparable d’un contrôle parfait du corps.
En France à deux reprises pour les 8ème et 16ème éditions, le Festival du Cirque du Val d’Oise a mis cette nation à l’honneur, et nous a mieux fait connaître ces magnifiques étoiles de la piste.