Avant le déferlement du multimédia et du numérique, les aides visuelles à l'école étaient essentiellement des images que les enseignants punaisaient sur le tableau noir, ou des panneaux cartonnés munis d'œillets qui s'accrochaient sur des clous plantés au-dessus. Qui ne se souvient pas des tableaux Armand Colin, Deyrolle, Bourrelier ou Sudel ? Dans les années 1950, un couple d'instituteurs de la Vienne, André et Madeleine Rossignol, eut l'idée de fabriquer un support plus pratique pour des illustrations, un système de cadres en bois qui maintenait ces gravures sur papier, deux par feuille recto-verso… Ces tableaux de vocabulaire, d’élocution mais aussi de construction de phrases, connurent un vif succès, et c’est ainsi que de 1950 aux années 70, près de 18 millions d’élèves et plusieurs dizaines de milliers d’enseignants utilisèrent les tableaux Rossignol. Parmi les 780 illustrations que comportait la production Rossignol, un me ravisait plus particulièrement c’était celui nommé “Au cirque” dans lequel on pouvait voir tous les acteurs de la piste magique : les clowns, l’écuyère, le dompteur et ses fauves, les trapézistes, les équilibristes, l’orchestre, l’éléphant et son cornac ainsi que la vendeuse de confiseries. Tout un programme qui faisait rêver le bambin que j’étais. Par contre quand l’instituteur retournait l’image, une autre apparaissait moins évocatrice et moins magique en effet il s’agissait du thème“ Après l’averse“.
Et cerise sur le gâteau, mon livre de lecture au CE1, comme on disait à cette époque, se nommait ”La féerie du Cirque”. Comment voulez-vous après ne pas être marqué par la Piste Magique ?
Pour celles et ceux qui souhaitent revoir ces tableaux, allez sur le site :