Dés son enfance à Albi, Toulouse-Lautrec est lié au monde du cirque. Son père, aristocrate passionné de chevaux, pratique l’exercice équestre, la haute
école restant, avec la chasse, l’expression des valeurs de l’aristocratie. En 1872, la famille s’installe à Paris et Alphonse de Toulouse-Lautrec emmène son fils au cirque Molier où il s’exerce
lui-même au trapèze. C’est là que le jeune Henri découvre les prouesses des écuyers, écuyères et acrobates.
Depuis l’œuvre majeure ''L’écuyère au Cirque Fernando'' réalisée en 1887-88, jusqu’à la série de 39 dessins conçus par
Henri de Toulouse-Lautrec dans la clinique où il a été interné en 1899, par sa famille qui voulait combattre son alcoolisme.
Les images du cirque fascinent l’artiste et lui proposent un thème d’exploration plastique au travers duquel il poursuit ses recherches sur la
lumière, le corps en mouvement, le corps dans son émotion et dans sa performance. Sujet récurrent, le cirque, lieu de tous les excès, permet à Toulouse-Lautrec avec la figure de l’écuyère, celle
du clown ou de l’acrobate, de souligner sa fascination pour l’art équestre, pour les prouesses physiques, mais aussi de mettre en évidence la dramaturgie du spectacle.
Le peintre dessine
alors, de mémoire, des acrobates, des clowns, des funambules. Il les croque dans leurs attitudes, leur quotidien. Un travail sans modèle, basé sur ses seuls souvenirs, qui lui vaut de se racheter
aux yeux des médecins qui en déduisent que son état s'est nettement amélioré et qu'il est donc temps pour lui de vivre « dehors » à nouveau.