Né à Monaco le 26 mars 1904, le jeune Emmanuel montre dès l’enfance un don exceptionnel pour le dessin et suit les cours de dessin d’une école monégasque. Après l’obtention de son Brevet, il propose ses services au Casino de Monte-Carlo pour dessiner des décors. Mais le trouvant bien jeune et on lui conseille de s’inscrire aux Beaux-Arts de Paris. Mais comme son père, employé à l’usine électrique à Fontvieille, ne peut subvenir matériellement à ses études, Emmanuelle Bellini travaille du moins dans un premier temps avec Charles Delmas, concepteur à Nice du Palais de la Méditerranée, puis s'établit architecte à Cannes.
Parallèlement avant-guerre à son métier d’architecte, il dessine pour la presse sous le surnom de "Mène" des caricatures, et gagne des concours à la Foire à l’Humour de Nice. Il crée également certaines maquettes de chars pour les carnavals de Nice ou de Cannes. Mais l’envie de peindre continue à le tenailler et en 1948 il réalise sa première toile, et l’expose l’année suivante à Cannes dans le hall de la compagnie Grosso.
Peintre reconnu par ses pairs aux tonalités fauvistes voire impressionnistes, Emmanuel Bellini fait en 1953 l'acquisition d’une belle chapelle d'inspiration baroque, érigée en 1894 par le comte Vitali, pour en faire son atelier. Cet endroit est aujourd’hui un musée consacré aux huiles et aux nombreuses aquarelles de cet artiste aux multiples facettes : affichiste, caricaturiste, peintre...
Peintre prolixe Emmanuel Bellini aborde avec succès de nombreux thèmes, avec une prédilection très marquée pour la carriole ou la calèche, peut-être en souvenir de son enfance lorsqu'il soignait les chevaux rentrant le soir après leur journée de travail. Parmi ses autres centres d’intérêts picturaux : le cirque, les clowns, les fleurs, les éléments d'architecture, les villes (Venise, Paris, Nantes, Monaco…), la Révolution française, et Eugenio Lucas Velázquez…
La peinture d’Emmanuel Bellini est joyeuse et constamment en mouvement, au premier coup d’œil on se rend compte que tout déborde d’énergie, de chaleur… Il est vrai que l’artiste enrichit la réalité par une imagination poétique et un grand optimisme. Ses œuvres sont chargées de couleurs, lancées violemment sur la toile. Une peinture, pour la plupart du temps au couteau, qui donne un choc visuel, mais d’une grande sensibilité, parce qu’en excellent coloriste, ses œuvres sont ensoleillées et il en résulte un charme dont la discrétion et la délicatesse en font la force.
En 1972 Son Altesse Sérénissime le Prince Rainier III offre à Emmanuel Bellini une rétrospective de ses œuvres dans la cadre du Sporting d’Hiver. C’est ainsiq que plus de 150 Toiles y sont exposées, y compris la toute première "Deux Perruches", œuvre revenue pour cette occasion de New York.
Et pour son 80e anniversaire, le prince Rainier III de Monaco lui offre une nouvelle exposition qui sera l'occasion de présenter la passion commune entre le peintre et le Prince : une série de création sur le Cirque.
Après son décès en 1989 à Cannes, chaque année au Festival International du Cirque de Monaco, on remet un Prix Emmanuel Bellini et, parmi les heureux lauréats on note: les chevaux en liberté des Frères Giona, l’acrobate Glen Nicolodi, le clown américain Grand’Ma, prix témoignant de l’importance des arts de la piste pour ce peintre aimant la vie et sachant osciller entre deux pôles : le sérieux et l’humour.