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Publié par cirk75

En cette année du centenaire du déclenchement de la 1ère guerre mondiale, voyons comment les cirques ont survécu à cette sombre période.

Le cirque pendant la grande guerre

Lorsque l’on évoque ces temps incertains beaucoup ont en mémoire la vision du cirque d’Amiens (voir blog10/09/2011) dévasté par 2 bombes, éventrant la toiture et détruisant sa buvette ; mais ce n’est pas le seul tribut que la piste magique a dû payer aux belligérants. D’une manière générale pendant la guerre 14-18 la notion de spectacle est mal perçue car on ne peut accepter que certains s’amusent pendant que d’autres meurent sur le front. Cependant la production artistique n’est pas stoppée car, c’est aussi un moyen d’entretenir le moral de la population et du soldat en permission, aussi l’interdiction totale aurait été de courir à la catastrophe. ”Fermer les salles de spectacle aurait dit le général Gallieni, gouverneur de Paris, c’est déjà nous donner une attitude de vaincu“. Et c’est pourquoi à partir du mois de décembre quelques salles de spectacle rouvrirent leurs portes comme le Nouveau Cirque (voir blog08/12/2010). Cependant cette période pose beaucoup de problèmes aux cirques, car pour les besoins de l'armée leur matériel et leurs chevaux sont réquisitionnés, aussi bon nombre d’établissements s’arrêtent de fonctionner d’autant que l’on pensait que dans un mois au plus, tout serait fini, tant l’armée française semblait, du moins aux yeux de ses généraux, supérieure à la teutonne ! Les mois se succèdent aux mois et la plupart des cirques ne rouvriront leurs portes qu’après l’armistice. Monter un spectacle de cirque devient une entreprise délicate, car comment composer un programme quand les animaux manquent, les troupes acrobatiques disloquées, les artistes au front, ou expatriés en Amérique. Ainsi chez Pinder seuls 4 éléphants et ce qui reste de matériel est remisé dans un bâtiment agricole à Lavilledieu.

Autre exemple le cirque Lamy (voir blog04/04/2011) qui donnait un spectacle à Maubeuge, fit partie des sacrifiés. Les hommes partirent immédiatement rejoindre leur régiment, tel Pierre Lamy, qui dès ses 18 ans révolus s’engagea dans la cavalerie. Le reste du personnel et les lionnes furent évacuées, la réquisition n’épargna ni les chevaux qui faisait l’orgueil de la maison, ni le chapiteau, ni les écuries, ni les roulottes. La locomobile, (le cirque Lamy à cette époque déplaçait son matériel avec une locomotive routière), joua même un rôle héroïque au moment de la retraite en obstruant un pont. Quant à Adrienne Lamy, la sœur de Pierre, elle se recycla en conductrice de taxi, et en cette qualité elle participa à l’épopée des célèbres Taxis de la Marne.

Chez Amar par contre lorsque que le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France, Marie-Gabrielle Veuve Ben Amar et ses fils (Ahmed, Abdellah, Mustapha, Saïd, Ali et Schérif) partent se cacher on ne sait où, mais ce qui est sure c’est que tous disparurent. Et une fois l’amnistie dûment signé la veuve Ben Amar reprend sa place à la caisse contrôle et avec l’aide de ses fils, ”les plus jeunes dompteurs du monde“ selon la publicité de l’époque, fait repartir la ménagerie pour laquelle ont été achetés deux vieilles hyènes et trois lionceaux.

Si tous les cirques n’ont pas été à la même enseigne tous ont vu leurs biens ou leurs animaux plus ou moins prélevés par l’armée.A Paris le Cirque Medrano fermé un temps n’a rouvert que lors de la saison 1915-1916 avec au programme un groupe de clowns qui allait faire parler de lui les 3 frères Fratellini. Quant au Cirque d'hiver il n'a de cirque que le nom, car depuis 1907 il est transformé en cinéma de 1 600 places et 60 musiciens et les écuries transformées en bar et salles d'exposition. Et ce n'est qu'en 1923 qu'avec Gaston Desprez (voir blog25/03/2013) qu'il redeviendra l’établissement que nous connaissons.

Mais la guerre 14-18 n’a pas été la seule à toucher les Arts de la piste le second conflit mondial a aussi bouleversé le spectacle (voir blog03/09/2013) mais ceci est une autre histoire aurait pu dire Rudyard Kipling !

Le cirque pendant la grande guerre
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