" Lorsque je revois le petit orphelin, perdu dans la tempête de fer et de feu, chassé du pays natal (l’Allemagne) pour échoué dans la Forêt Noir, bien loin de chez lui et accueilli par un vieux couple de paysans au grand cœur, je suis rempli de fierté. La réussite de ma vie doit beaucoup à l’amour des bêtes et à la sympathie attentive que j’ai toujours ressentie devant un cheval, une vache ou un tigre. Ils sont de ma famille et ils ont été les artisans toujours disposés à coopérer pour la réussite d’un numéro. Je leur dois mes succès et mes plus sincères émotions de dresseur fier de ses élèves"
Ainsi commence le livre que Wolfgang Holmair a écrit, en collaboration avec Jacques Armand paru en 2003, et dont le titre évocateur explique bien son amour pour les animaux Dans "Des animaux comme vous et moi" ce grand dompteur qui a connu les plus grands chapiteaux, en Allemagne chez Franz Althoff, en France aux cirques Amar, Pinder ou Jean Richard, aux Etats-Unis chez Barnum ; relate sa vie au service du cirque.
Mais pour beaucoup d’aficionados du cirque Wolfgang Holzmaïr reste un acteur prépondérant des heures de gloire du cirque Amar, du moins du temps où Mustapha Amar un des quatre frères en était le responsable. Chez Amar ce colosse au facies à la Kirk Douglas a tout présenté : tigres, lions, ours, éléphants, chevaux… En 1985, il monte un numéro avec quatre chevaux gris et quatre éléphants qui notamment valsent par couple. Puis il met au point un numéro comprenant 15 lionnes renouant avec la tradition des grands groupes de fauves présentés en férocité avant de partir 7 ans, aux Etats-Unis pour tenter l’aventure américaine au sein de Ringling bros and Barnum et Bailey Circus, le plus grand chapiteau du monde, où revêtu d’un rutilant habit de gladiateur il fait travailler 20 lions. Avec sa tenue de belluaire romain, il subjuguait le public en prenant sur ses épaules un lion en guise d’écharpe, et en sortant à califourchon sur son échine. Puis de 1977 à 1979 il revient chez Amar dirigé dorénavant par Firmin Bouglione ce qui lui permit de présenter son groupe de 20 lions.
Après avoir quitté le dur métier du cirque, il ouvre un petit bar restaurant au mont Saint Cyr, qui domine Cahors. Dans les années 80 il permet à Frédéric Edelstein (voir blog12/04/2013) de devenir dompteur en le formant aux techniques de la profession de belluaire. Wolfgang était un être attachant, et rien ne lui faisait plus plaisir que de raconter son cirque, en toute simplicité, chez lui à Cahors où il demeurait depuis 35 ans et où il s’est éteint le 16 octobre 2013 après une longue maladie.