Ancien acrobate, barriste avec Dimitrescu, puis aérien avec les volants de Rainat, maître de l’excentricité sur trapèze à petite distance avec le Trio Paris, Boulicot devient pitre suite à une grave chute. Ne pouvant plus continuer la voltige aérienne il est engagé sur recommandation du chanteur Maurice Chevalier en 1924 à l’Empire à Paris où il faut partie du groupe des augustes de soirée. A la demande du régisseur il se fait la tête et se grime comme l’auguste dessiné par Halouze illustrant les affiches et les programmes de ce célèbre music-hall parisien.
A compter de ce jour avec son visage peint, son bonnet à pompon rouge coiffant une perruque émeraude, son large pantalon à carreaux, sa jaquette s’ouvrant sur un maillot à rayures complété d’un énorme nœud papillon blanc, Boulicot devient une gueule particulièrement recherchée et appréciée. du public. A l’Empire il n’y avait pas de M. Loyal ou autre faire valoir. La direction demanda à l’acteur journaliste Emile Recordier de tenir ce rôle; ainsi naquit le célèbre duo Boulicot & Recordier qui pendant plusieurs décennies créèrent des dialogues impromptus, ou boulicoteries, devant le rideau rouge pour meubler les temps morts. Puis le cirque Medrano l’engage dans ses programmes où il aura pour partenaires outre Recordier, Mylos, Bilboquet et Drena où il fit merveille dans un personnage de faux niais qui ponctuait ses reprises facétieuses de bruits incongrus et de petits rires pointus.
Boulicot: un des rares clowns français dit "politiques" ou "satiriques".