Les "Torquemada de tous genres" souhaitant interdire la présence des animaux sauvages sur les pistes des cirques étalent des arguments qui ne sont ni originaux, ni récents. En effet dans les années 1930, il y a près de 90 ans des "saintes Blandine" regroupées dans une organisation prénommée "Jack London Club" condamnaient déjà "les traitements cruels infligés aux animaux dans les cirques". Il faut dire que ces chapelles d’hier ou d’aujourd’hui que l’on peut assimiler à des sectes croient, en un dogme infaillible sur lequel ils fondent leur credo, "tout animal est malheureux dans un cirque, il faut donc en interdire la présence".
Et c’est ainsi qu’aux Etats-Unis, au Danemark, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Angleterre et maintenant en France des campagnes de plus en plus outrancières se sont multipliées. Et si à l’heure actuelle certaines organisations se limitent aux animaux sauvages dans les cirques, d’autres vont plus loin, et souhaitent prohiber toute détention d’animal domestique. Ainsi les aveugles devront se débrouiller sans leur compagnon à 4 pattes. Et ne parlons pas du tiercé qui verra sa mort prochaine programmée ou l’usage des chiens d’avalanche définitivement illicite.
Et si actuellement leur activisme se concentre essentiellement sur le monde de la piste, c’est que cet univers est bien souvent inorganisé. Véritable tour de Babel les circassiens constituent une société si facile de briser. Et à l’instar du vieux Corneille à vaincre sans périls ces activistes triomphent sans gloire, car occupés 7 jours sur 7 et 24h sur 24 à prodiguer des soins à leurs compagnons de pistes, les dompteurs, dresseurs et écuyers ont peu de temps à consacrer à la défense de leur activité et à faire du lobbying auprès des leaders d'opinion.
A ce jour ces associations ont investi des sommes considérables, achetant des espaces publicitaires, utilisant le marketing direct, interpelant les élus locaux, détournant à leur profit des affiches de cirques (voir blog17/11/15), contactant les média pour qu’ils prennent en compte leurs diatribes…
Devant une telle offensive deux possibilités, le monde du cirque peut baisser les bras et sans être Mme Soleil dans moins de 5 ans à coup sûr une profession aura disparue celle de dresseurs. L’autre solution prendre du temps pour rencontrer des parlementaires européens, dialoguer avec le public, prendre la parole dans les media… mais cela prend du temps et nécessite de l’argent.
Et comme il est apparemment difficile pour les militants et les organisations dite de protection des animaux d’accepter, voire de comprendre, qu'il existe en France et en Europe des cirques qui sont animées des meilleures intentions envers leurs animaux, leur procurant des soins irréprochables et les aimant sincèrement et profondément, il est urgent que la profession s’organise pour répondre aux provocations incessantes de ces groupuscules qui se trouvent de plus en plus relégués dans les média.
Aussi c’est avec intérêt que nous avons appris qu’un Collectif des cirques s’était réuni le 1er février dernier à Bordeaux sous le chapiteau du Cirque Arlette Gruss. Une association a ainsi été fondée sous le titre "Animaux de Spectacle - Artcena" avec Michel Louis, le directeur du Zoo d’Amnéville, comme Trésorier.
Aussi afin de recueillir les fonds nécessaires à des actions de communication et pour soutenir les procédures judiciaires, cette association a besoin du soutien des circophiles aussi vient-elle d’éditer une plaquette qui est reproduite ci-dessous.
Autre information importante de ce week end, "La dépêche Vétérinaire", l'incontournable hebdomadaire de la profession, détenu et géré par des vétérinaires vient dans son dernier numéro rappeler que la profession ne partage pas les objectifs de ces chapelles animaliennes et rappelle trois vérités qu’il est bon d’avoir à l’esprit à savoir :
- "les animaux dans les cirques ne peuvent être considérés comme sauvages car nés en captivité, ils ne relèvent pas de cette définition."
- "le devenir des animaux de spectacle, si l’interdiction de leur présence dans les spectacles intervenait, ne semble guère préoccuper les militants de la cause animal. "
- "la remise en liberté dans leur biotope original est une utopie vouée à l’échec…"
Alors soyons attentifs et ne ménageons pas notre soutien aux animaux de spectacle dans les cirques qui en plus apprécient nous dit-on la vie d’artistes.